Confinement : Stéphane Ancel

C’est une photo en noir et blanc prise en mode portrait dans un format personnalisé, c’est-à-dire retouché.

On voit un ciel dégagé, lumineux, et tout de suite le panneau indiquant le lieu et la période : Lyon mars 2020.

Le message est clair, infos covid, déplacements réduits et attestations.

En arrière-plan, on distingue un bâtiment moderne qui nous conduit à la gare de Perrache. Le printemps s’installe, les arbres sur la droite sont en fleurs.

Le photographe a choisi de prendre la photo avec la seule présence des forces de l’ordre, à pied (à droite au centre) et à moto.

Le motard passe, regarde le photographe, c’est un instantané.

Stéphane a travaillé sur le confinement dans la ville. Il habite le centre de Lyon et les déplacements étaient limités. Pendant cette période de premier confinement, nous avons connu Lyon quasi désert, très peu de population dans les rues et quasiment pas de voitures.

Devant cette photo, j’imagine que le photographe a trouvé l’instant cocasse : à la fois le rappel du COVID avec ce motard de la Police Nationale qui représente l’autorité, et à la fois sa décontraction, la main posée sur la cuisse. Il parait surpris d’être le sujet et le centre d’intérêt de la prise de vue. C’est un peu un clin d’œil par rapport aux circonstances, une note d’humour et de sérénité.

Cette attitude toute passagère du représentant de l’ordre laisse envisager une circulation très calme.

Cette photo prise sur le vif raconte bien la situation du début du confinement.

La réalité paraissait simple et temporaire, il fallait faire l’effort de ce confinement, mais tout allait redevenir normal… Avec du recul, on voit que la situation n’a guère évolué.

Le choix du noir et blanc recentre l’action sur le motard et donne un coté intemporel à la situation.

J’aime bien cette photo pour la mise en valeur de l’instant décisif, qui rappelle par un certain côté, les prises de vue du photographe Henri Cartier Bresson.

Claude Brenas OI Lyon