Sous-bois automnal : Frédéric Michel

 

Clair-obscur, équilibre des contraires, entre :

– les zones sombres, notamment les troncs d’arbres à droite, les troncs frêles et les ombres portées à gauche,

– et l’ensoleillement des entrelacs de feuilles rougeoyantes des branches ainsi que les herbes et tapis de feuilles dorées au sol.

La verticalité des troncs, l’horizontalité des branches du haut et le report de leurs ombres au sol, forment au centre un arrondi de lumière qui retient le regard.

Considérant que le tout petit manque de netteté est assumé par le photographe, la photo délivre une petite touche impressionniste, un écrin frissonnant dans un nid de lumière.

Le regard entre dans ce lieu et suit le sentier pour se diriger vers une hypothétique continuité de la promenade, tout en profitant au passage de l’effet enveloppant souple et solide, flexible de cet abri naturel qui invite au repos, à la rêverie.

Ce coffret scintillant ouvert à tous les espaces, tout en étant délimité par les branchages, caresse les sens par la chatoyance des couleurs, l’atmosphère ouatée qui laisse entendre le souffle ténu du vent, les chants des oiseaux, le bruissement des insectes, et qui laisse les doux rayons du soleil frôler la peau.

Cette photo est une allégorie de l’automne dans ce qu’elle a de resplendissant, d’incandescent, par le frémissement des couleurs vives, tout en annonçant la finitude, la transformation dans la froidure de l’hiver, par le caractère sombre des contours.

 

Suzanne Bissardon OIL