Auteur : Christian Peter Thème libre
Selon les informations fournies par l’auteur, la photo est prise le 29 décembre 2010, à 14h38, d’un des sommets du massif du Pilat (entre 1000 et 1200 m). Elle nous offre un panorama sur les Alpes, tout au fond, et les vallées qui séparent ces 2 massifs Rhône-alpins. Le tout éclairé par un doux et bel ensoleillement hivernal. Le photographe a su saisir ce moment furtif.
On distingue la succession de collines dessinées, de gauche à droite, en pente douce ascendante. Au premier plan, le couvert végétal souligne les formes et les couleurs d’un paysage habité et façonné par l’activité humaine.
La brume s’effiloche entre les collines et leur donne un aspect cotonneux, feutré, qui s’accentue dans la mer de nuages, et le ciel nébuleux de l’arrière-plan.
L’ordonnancement des lignes horizontales, en partant du bas comme en partant du haut, structurent la photo en suite de plans qui conduisent le regard du plus sombre au plus clair, du plus prononcé au plus fondu.
Les premiers plans du bas sont perceptibles et distincts, puis les suivants finissent par se confondre avec les nuages puis le ciel où l’indéfini des formes, des couleurs, des densités emporte le regard vers l’immensité.
L’ensemble de la photo baigne dans un équilibre de tons pastel proposant majoritairement des variations de teintes bleutées, des plus subtiles aux plus soutenues, qui subliment les lieux.
J’ai d’abord une entrée sensorielle, contemplative dans ce paysage. Cette ambiance me touche, me transporte. J’ai besoin de m’imprégner lentement des informations que me donne cette photo, entre ce que mes sens perçoivent, ce que mon imagination construit, et ce que mon observation discerne.
Je vois dans cette photo quelque chose de complémentaire entre le stable, le permanent, le solide, évoqués par le sol, la terre, les collines, et le fluctuant, l’incertain, le surprenant, illustrés par la brume, les nuages, les couleurs, l’infini.
C’est à l’image de la vie quotidienne dans ce qu’elle a d’organisé, de routinier, de confortable, de rassurant, et ce qu’elle nous apprend du nouveau, de l’imprévu, de l’adaptable, de l’évolutif.
Ces escapades dans le monde des éléments naturels me connectent à mes essentiels, à mon appartenance au caractère à la fois éphémère et immuable de la vie, et me permettent de toucher ce qui est plus vaste que ce que je vois, dans lequel je peux me laisser porter sereinement, délicieusement.
Je profite de ces instants précieux, privilégiés pour laisser naitre l’émerveillement.
A propos de cette photo, je remercie Claude Brenas qui m’a rappelé les œuvres de Mathieu Ricard “Émerveillement ” et “Contemplation” éd la Martinière, où l’auteur nous appelle à la sérénité, l’altruisme, la responsabilité à l’égard de la vie…
Suzanne Bissardon
OIL